samedi 9 juillet 2011

Holocauste

Cette nuit sans m'arrêter,jusqu'à maintenant j'ai commencé une grande peinture, sur la grande grande toile que Rome m'avait donné,merci Rome, elle est si grande que je pourrais dormir dedans , l'habiter comme une grande maison, ce serait comme un château, ou un bateau pour traverser la mer ,ou bien une grande place comme à Venise ou je pourrais courir, tourner, danser, courir c'est bien, au moins le temps qui passe tout le temps que je la peindrais restera dehors, à la porte, exclu, remercié.Il comptera les clous, ça lui fera les pieds .J'adore virer le temps comme un maudit, c'est délicieux, c'est exquis.
Je peins l'Holocauste,avec plein de corps disloqués morts et tout nus que j'empile ,des mains des jambes qui dépassent du tas et qui pendent mortes, abandonnés comme ça dans des positions pas possibles, pas humaines, des visages qui ont roulés là comme des planètes mortes,là où ils sont tombés comme des lunes grises dans le caniveau,comme des météores éteints aux yeux troués, mes pauvres étoiles, vous faites un monstre géant tout desarticulé ,lardé de greffes de têtes humaines de bras et de pieds inertes qui n'ont pas pris, qui pouvaient pas prendre , un monstre geant tout mort, grand comme une montagne de membres mais plus mort que la plus petite des créatures,un gigantesque désastre,la mort monumentale, ça fait mal à prendre, mais il faut bien que je la prenne pour les peindre,que je la prenne pour moi,sur moi et chaque main bleue dans la mienne,que je berce chaque tête sur mes genoux, ils faut que je les regarde tous bien en face dans les trous des yeux, que je caresse leurs corps meurtris, que je les comprenne comme si nous faisions un ensemble et que j'aime en chacun d'eux l' ensemble de tous les miens .

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