lundi 26 mars 2012

Interruption

Il y avait quinze jours que je bravais la mort , aujourd'hui devant elle j'ai reculé.
J'ai voulu la voir et j'ai voulu la toucher, je l'ai vue et pour y croire je l'ai touchée, sur sa joue froide de la nuit ce matin j'ai posé ma main et ça m'a coupé les mains et l'envie avec mes mains coupées de peindre,j'ai essayé de peindre et de peindre son visage mais je n'y suis pas arrivée,j'ai commencé un masque et n'ai pas pu continuer,la mort m'était restée dans la main et devant mes yeux la tache d'ombre de son visage de cire , impossible à enlever et impossible à rendre, impossible de voir le moindre serpent, impossible de voir nulle part autre chose qu'elle. Et de fait et parce que je ne pouvais pas peindre et que nous ne pouvions pas mentir, nous avons suspendu.Sans mort d'homme, je sais que j'aurai pu tenir tête une éternité.Je m'en veux.Je devrai être surhumaine puisque je fais de l'art et que l'art l'est.Rien ne devrait m'arrêter de peindre et de peindre avec toi,je n'aurai pas du croire à la mort.Pour peindre j'ai besoin de croire qu'il est impossible de mourir.
La peinture c'est sacré.

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